Historique de l’association APRIL
APRIL est née à l’occasion de procédures qui, dans les années 1970, opposèrent les propriétaires riverains du lac à Saint Jorioz, à l’Etat français.
Il s’agissait de création, au droit des propriétés, d’un chemin de trois mètres vingt cinq de largeur consacrant, pour la Puissance Publique, la matérialisation de la servitude de marchepied.
Malheureusement, déjà à cette époque, les problématiques induites de sécurité et de respect de la vie privée étaient ignorées, laissant alors entrevoir les failles de la législation.
De fait, les arguments des propriétaires riverains, que j’avais l’honneur de représenter devant le Tribunal Administratif de Grenoble furent couronnés de succès.
La servitude de marchepied demeura ainsi un concept fort séduisant sinon démagogique mais dépourvu de réalité pratique faute d’une approche réaliste et concertée.
Ainsi prit naissance l’Association dont on me chargea de rédiger les statuts. Ceux-ci furent publiés au J.O. du 2 décembre 1973.
Depuis, l’association s’est illustrée dans différentes procédures, notamment liées à l’urbanisme, tant il est vrai que sous couvert de prévenir le « bétonnage » des rives (une idée reçue très commode pour certains mais pourtant sans proportion avec la réalité), de nombreuses restrictions furent opposées aux riverains, parfois assez éloignées de la légalité.
Ironiquement, aujourd’hui retiré des affaires et pouvant m’exprimer plus librement sur ces contentieux ayant trait au Littoral, j’observe que c’est bien la création d’un « sentier des douaniers » qui représente aujourd’hui la plus grande menace pour l’environnement.
En effet, d’une part cela attirerait une fréquentation de masse largement incompatible avec l’équilibre de l’écosystème et de la biodiversité.
Ensuite, paradoxalement cela impliquerait d’endiguer les rives naturelles encore préservées, ce qui représenterait un recul considérable du caractère naturel du site !
Franchement, avec une douzaine de plages et une promenade littorale continue sur plus de 5 kms à proximité de l’agglomération n’a-t-on pas déjà une offre exceptionnelle ?
On ne peut manquer de constater que, née d’un conflit opposant les Riverains à l’Autorité publique, l’Association APRIL qui, à l’origine regroupait une douzaine d’Adhérents, s’est, au fil des ans, sous l’impulsion de ses Présidents successifs, développée pour représenter aujourd’hui près de 200 familles Membres.
Il n’en reste pas moins que les temps ont depuis évolué sous le double effet de la pression démographique et touristique croissante et de la préoccupation environnementale grandissante.
Son action s’est dès lors naturellement orientée vers la recherche d’une concertation beaucoup plus confiante et constructive, avec l’Administration et les Collectivités locales, pour une meilleure approche de la sauvegarde du patrimoine paysager et écologique du lac d’Annecy : l’un des joyaux de la Couronne de Savoie.
Maître Jean VAILLY, Avocat honoraire, ancien Bâtonnier du barreau d’Annecy.